Alors que la dématérialisation gagne du terrain et que les cybermenaces se multiplient, une révolution silencieuse se prépare dans les couloirs feutrés des études notariales marocaines. Cette transformation n’est pas qu’une simple modernisation : c’est un bouclier numérique que le Conseil national de l’Ordre des notaires du Maroc (CNONM) et l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC) ont décidé d’ériger ensemble.
Leur récente alliance, scellée le 3 juillet, marque une étape clé vers un notariat digital sécurisé, un virage nécessaire face aux défis technologiques et aux attentes d’un service public plus rapide, plus transparent et surtout mieux protégé.
Une transformation numérique sous haute surveillance
Fini les actes papier qui circulaient à travers des kilomètres de bureaux. Désormais, l’acte notarié électronique prend le devant de la scène. Mais la numérisation n’est pas qu’une question de rapidité ou d’efficacité : elle implique de lourdes responsabilités en matière de cybersécurité. Cette collaboration met donc un accent particulier sur la sécurisation des échanges et des bases de données.
Pour concrétiser cette ambition, deux groupes de travail ont vu le jour : l’un dédié à la conception technique des projets numériques, l’autre chargé d’assurer un suivi rigoureux de leur mise en œuvre. Un travail de précision où la sécurité informatique n’est plus une option, mais une condition de survie pour la confiance entre les citoyens et les services fonciers.
Mutualiser les compétences pour bâtir un écosystème solide
Au-delà des infrastructures digitales, le partenariat vise aussi à rapprocher les compétences. Les deux institutions s’engagent à organiser des formations continues et des événements conjoints pour favoriser une montée en expertise partagée.
Ce croisement des savoir-faire devrait, à terme, aboutir à une harmonisation des pratiques entre les notaires et les services de la conservation foncière, une synergie qui promet d’améliorer l’expérience des usagers.
Une réponse aux défis nationaux
Cette dynamique ne tombe pas du ciel. Elle s’aligne pleinement avec les grandes orientations du Maroc en matière de gouvernance foncière et de souveraineté numérique. Dans ce contexte, la digitalisation des services notariaux devient une brique essentielle dans la construction d’un service public résilient et fiable.
Comme l’a souligné Adil Elbitar, président du CNONM, « il est impensable d’avancer vers un notariat numérique sans garantir une cybersécurité renforcée ». Ce partenariat n’est pas une simple signature, c’est l’esquisse d’un futur plus sécurisé pour les transactions foncières et les droits des citoyens.
Le Maroc avance, et avec lui, son notariat entre dans une nouvelle ère. Une ère où chaque clic doit être aussi sûr qu’une signature manuscrite.
