Le calme apparent de l’Agence nationale de la conservation foncière cache désormais une véritable opération de contrôle numérique. À la suite d’un incident de fuite de données sensibles survenu en juin dernier, l’ANCFCC a décidé de sortir l’artillerie lourde. Objectif : passer au crible chaque recoin de son système d’information. Pour cette mission, c’est l’entreprise marocaine NearSecure qui a décroché le contrat de confiance.
Cette initiative ne se limite pas à une simple formalité technique. Elle s’inscrit dans une volonté affirmée de remettre à plat l’architecture de cybersécurité d’une institution qui gère des données foncières cruciales pour le pays. Avec un budget de 2,51 millions de dirhams, l’opération, découpée en huit volets, s’étalera sur plus d’un an. L’évaluation promet d’être exhaustive : des équipements réseau jusqu’aux portails web, en passant par les bases de données et les environnements virtualisés hébergés à l’extérieur.
Un chantier stratégique pour un acteur-clé du foncier marocain
Ce contrat ne tombe pas du ciel. Le 2 juin 2025, la plateforme notariale Tawfik, utilisée par l’ANCFCC, a connu une brèche majeure. Une alerte rouge pour une entité déjà sensible. La nomination de NearSecure, qui l’a emporté sur la société concurrente Dataprotect, vient acter la volonté de l’agence publique de reprendre le contrôle de son périmètre numérique.
L’audit portera sur le site central de l’agence, la Direction de la cartographie ainsi que trois antennes régionales. Ce ciblage stratégique permettra d’obtenir une vision complète des vulnérabilités potentielles à tous les niveaux du réseau. Au menu : pare-feux, passerelles, serveurs critiques, mais aussi une quarantaine d’applications métier qui font tourner l’administration foncière au quotidien.
Au-delà du diagnostic, un accompagnement au changement
Ce n’est pas seulement un rapport d’audit que livrera NearSecure. La société s’engage également à accompagner les équipes internes de l’ANCFCC pour la mise en œuvre des mesures correctives. Un volet essentiel, souvent négligé dans ce type de marché, mais crucial pour ancrer durablement une culture de cybersécurité au sein de l’administration.
En toile de fond, cet audit révèle une tendance lourde : la cybersécurité n’est plus un luxe ou une affaire d’experts isolés, mais un impératif stratégique pour les institutions publiques marocaines. Et l’ANCFCC, en ouvrant la voie avec cette initiative, donne le ton pour les mois à venir.
