Dans le silence des négociations industrielles, un tournant s’est amorcé : le Maroc s’apprête à devenir un acteur incontournable de la mobilité électrique mondiale. LG Chem, géant sud-coréen de la chimie, s’associe à son partenaire chinois Yahua pour implanter deux usines stratégiques sur le territoire marocain. Ce projet, qui s’annonce colossal, ne se limite pas à un simple investissement étranger : il redéfinit la place du Royaume dans la chaîne de valeur mondiale des batteries.
La première phase, prévue dès 2025, verra sortir de terre une raffinerie de lithium d’une capacité impressionnante de 52 000 tonnes par an. En 2026, ce sera au tour d’une usine de production de matériaux cathodiques de type LFP (lithium-fer-phosphate), conçue pour fournir les composants essentiels à environ un demi-million de véhicules électriques. Une promesse industrielle au croisement de l’innovation technologique et de l’ambition environnementale.
Pourquoi le Maroc ? Ce n’est plus un mystère. Sa richesse en phosphates, sa proximité avec les marchés européens et américains grâce à ses accords de libre-échange, et sa stabilité logistique en font une plateforme industrielle de choix. Mais plus encore, le pays attire désormais les leaders mondiaux de la transition énergétique.
Ce partenariat sino-coréen s’inscrit dans une tendance lourde : l’Afrique du Nord s’affirme comme un levier stratégique pour l’économie verte. Le Maroc, fort de ses ressources, de sa vision industrielle et de ses politiques incitatives, s’illustre à nouveau comme un laboratoire à ciel ouvert pour l’industrie de demain.