À Abou Dhabi, l’IA s’impose comme nouveau moteur des stratégies énergétiques mondiales
À Abou Dhabi, l’IA s’impose comme nouveau moteur des stratégies énergétiques mondiales

En janvier prochain, Abou Dhabi deviendra l’un des centres névralgiques de la transition énergétique. Le Sommet mondial de l’énergie du futur 2026, qui se tiendra au Centre national des expositions, donnera cette fois la priorité à un acteur devenu incontournable : l’intelligence artificielle. L’édition à venir ne cherche plus seulement à présenter des technologies, mais à organiser un dialogue mondial sur la manière dont l’IA redessine déjà les systèmes énergétiques.

Au cœur de l’évènement, une nouvelle zone baptisée FUSE AI accueillera plus de quarante entreprises, chacune venue démontrer comment l’apprentissage machine transforme la gestion des infrastructures, la prévision de la demande ou la résilience des réseaux face aux aléas climatiques. L’espace se veut à la fois vitrine et laboratoire, avec des démonstrations techniques, des prototypes fonctionnels et une série de conférences consacrées aux usages responsables de l’IA dans l’énergie, les villes intelligentes et les infrastructures.

Cette orientation reflète une tendance que les opérateurs de la région MENA constatent déjà sur le terrain. L’IA y sert de colonne vertébrale à des services de maintenance prédictive, à la planification intelligente du stockage ou encore à l’équilibrage des réseaux électriques en temps réel. Selon un rapport publié par le comité consultatif du sommet, ces algorithmes permettent désormais de réduire la dépendance aux centrales conventionnelles en optimisant la capacité renouvelable existante, particulièrement dans les zones où la production solaire atteint des niveaux record.

Mais les organisateurs n’éludent pas les enjeux plus sensibles. Avec une consommation énergétique de l’IA qui grimpe de 50 % par an et devrait suivre cette trajectoire jusqu’en 2030, une session spéciale traitera des solutions permettant de rendre les technologies plus sobres : architectures optimisées, centres de données à faible émission, innovations matérielles et approches hybrides mêlant intelligence artificielle et modélisation physique.

L’événement explorera aussi l’impact de l’IA au-delà du secteur énergétique. Les questions de sécurité alimentaire, de santé et de prévision météorologique occuperont une place notable, notamment avec Earth Two Climate, une solution développée par G42 et NVIDIA, capable de modéliser des conditions climatiques au mètre carré. Une précision qui ouvre de nouvelles perspectives pour la protection civile, la gestion de l’eau ou l’agriculture intelligente.

L’ensemble du sommet s’inscrit dans l’ambition stratégique des Émirats arabes unis : atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Le pays prévoit de porter la part des énergies propres à 50 % et de tripler sa capacité renouvelable avant la fin de la décennie. Les organisateurs voient dans l’IA un accélérateur de cette transformation, un outil susceptible de rendre les infrastructures plus agiles et d’accélérer le passage des politiques climatiques à la mise en œuvre.

En rassemblant chercheurs, autorités publiques et industriels, Abou Dhabi entend faire de cette édition un moment charnière : un espace où les promesses de l’intelligence artificielle cessent d’être théoriques pour devenir des solutions concrètes au service d’un futur énergétique plus stable et plus durable.

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