Le Maroc accélère sa souveraineté numérique avec une stratégie cloud pensée pour 2030
Le Maroc accélère sa souveraineté numérique avec une stratégie cloud pensée pour 2030

Sans effets d’annonce, le Maroc franchit une nouvelle étape dans la construction de son autonomie technologique. À la Chambre des représentants, la ministre déléguée à la Transition numérique, Amal El Fellah Seghrouchni, a détaillé une feuille de route qui redéfinit la place du cloud dans l’action publique et inscrit le Royaume dans une logique de souveraineté numérique assumée.

Au cœur de cette vision, la stratégie Maroc Digital 2030 érige le principe « Cloud First » comme règle d’adoption naturelle pour les administrations. L’objectif n’est pas seulement de moderniser l’infrastructure informatique de l’État, mais de sécuriser les données publiques, rationaliser les dépenses et harmoniser les standards techniques qui régissent les services numériques.

La ministre a insisté sur une transition progressive, pensée comme un écosystème cohérent où chaque composante – sécurité, performance, interopérabilité, coûts – avance de manière synchronisée. Ce choix permet d’éviter les ruptures technologiques tout en posant les bases d’une administration plus agile et mieux outillée face aux risques cyber.

Les investissements en cours témoignent de cette ambition. Parmi eux, le futur data center de Dakhla, « EcoDar », occupe une place stratégique. Alimenté par les énergies renouvelables et pensé pour offrir une haute compétitivité, il marque un rapprochement entre transition énergétique et souveraineté numérique, un duo qui devient central dans les politiques publiques marocaines.

La dynamique d’innovation est également renforcée avec le déploiement d’instituts dédiés, comme les centres « Al-Jazari », conçus pour soutenir la recherche et stimuler les usages émergents. Dans le même mouvement, un Centre d’excellence pour le cloud verra le jour afin d’établir des référentiels techniques et des guides pratiques destinés à accompagner les administrations dans l’adoption des technologies cloud et garantir une interopérabilité fluide entre ministères.

Pour structurer cette mutation, un nouvel outil s’impose : l’Observatoire national du cloud. Pensé comme une plateforme de veille stratégique, il suivra l’évolution du marché, mesurera la performance des services et identifiera les zones de risque. Ses analyses alimenteront la prise de décision publique et consolideront la gouvernance numérique tout en favorisant l’innovation.

Avec cette feuille de route 2025-2030, le Maroc mise sur un modèle où cloud souverain, performance énergétique et sécurité numérique avancent de concert. Une manière de préparer l’administration aux exigences technologiques des prochaines années, tout en affirmant une volonté claire : maîtriser ses données pour mieux maîtriser son avenir numérique.

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