Dans un monde où les géants de la tech redessinent les cartes de l’innovation, le Maroc vient de se hisser sur une trajectoire résolument stratégique. Oracle, leader mondial des technologies de l’information, a officiellement ouvert un centre de recherche et développement (R&D) à Casablanca. Mais derrière l’annonce, c’est une vision de long terme qui se profile : faire du Royaume un hub technologique incontournable entre l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique subsaharienne.
Un centre à forte valeur ajoutée
Installé dans un immeuble ultramoderne de sept étages, le nouveau centre s’inscrit dans une logique d’excellence. Il réunit, à terme, près de 1000 ingénieurs marocains, spécialisés dans le cloud computing, l’intelligence artificielle et le machine learning. Les infrastructures sont pensées pour le confort et la productivité : open spaces ergonomiques, espaces de prière, salles de sport, restaurant et auditorium. L’aménagement du site n’a rien d’un détail – il reflète une philosophie d’entreprise qui mise sur le bien-être comme levier de performance.
Mais ce centre ne se limite pas à l’ingénierie logicielle. Il vise à produire des solutions de rupture pour les marchés émergents, notamment africains. Et ce n’est pas un hasard si Oracle a choisi Casablanca. La ville, déjà connectée aux grandes métropoles du monde et dotée d’universités d’ingénierie réputées, bénéficie d’un écosystème numérique en pleine effervescence.
Un signal fort adressé aux investisseurs internationaux
L’inauguration du site a été marquée par la présence du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, qui a salué « un partenariat exemplaire entre le Royaume et un acteur mondial majeur ». Pour le gouvernement, ce projet incarne une nouvelle ère : celle d’un Maroc qui n’exporte plus seulement sa main-d’œuvre mais son intelligence et son innovation.
Le message est clair : le Maroc ne veut plus être un simple terrain d’expérimentation pour les géants du numérique. Il veut co-construire, co-développer et peser dans les décisions technologiques globales.
Une jeunesse au cœur du projet
Oracle a fait le choix d’ancrer son projet dans le tissu éducatif national. En lien étroit avec plusieurs établissements d’enseignement supérieur marocains, l’entreprise a accueilli des centaines de stagiaires en 2024. Le taux de conversion de ces stages en CDI a atteint 94 %, un chiffre qui illustre l’ambition d’Oracle de bâtir une équipe locale solide et pérenne.
Pour Amal El Fallah Seghrouchni, ministre de la Transition numérique, ce projet démontre « la capacité du Maroc à rivaliser avec les puissances technologiques mondiales ». Le pays ne manque pas d’atouts : une jeunesse formée, une stabilité politique et une situation géographique stratégique.
Deux nouvelles régions cloud : une infrastructure souveraine pour l’Afrique
Dans la continuité de ce centre R&D, Oracle a également annoncé la création prochaine de deux régions cloud publiques à Casablanca et à Settat. Une décision hautement stratégique. Ces installations permettront aux entreprises marocaines et africaines d’accéder à des services cloud de dernière génération tout en respectant les exigences réglementaires locales en matière de données.
Cette double implantation renforce l’autonomie numérique du continent. Elle permettra aux clients d’Oracle – entreprises, start-ups, administrations – de moderniser leurs infrastructures, de sécuriser leurs données et d’innover à partir de solutions locales.
Un Maroc plus que jamais acteur du futur numérique africain
Ce projet marque une rupture : le Maroc n’est plus simplement un terrain d’accueil pour des filiales d’entreprises étrangères. Il devient un territoire où se crée l’innovation, où se teste la technologie, et où se conçoit le futur numérique de l’Afrique.
Oracle, en implantant ce centre et ses futures régions cloud, ne fait pas qu’investir dans une économie en croissance. L’entreprise investit dans une idée : celle d’un continent capable d’écrire sa propre histoire technologique.
