Le Made in Morocco entre dans une nouvelle ère à la Journée nationale de l’Industrie
Le Made in Morocco entre dans une nouvelle ère à la Journée nationale de l’Industrie

Sous les dorures sobres du Palais des Congrès de Rabat, le Maroc a célébré plus qu’un simple rendez-vous industriel. La 3ᵉ édition de la Journée nationale de l’Industrie s’est transformée en une véritable déclaration d’intention : faire du “Made in Morocco” non seulement une étiquette, mais une signature de fierté nationale et de compétitivité mondiale. Durant deux jours, les 3 et 4 novembre, ministres, industriels, entrepreneurs et investisseurs se sont succédé sur scène pour dresser le portrait d’un secteur en pleine ascension, fort d’une année 2024 marquée par des performances record.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le chiffre d’affaires industriel a frôlé les 900 milliards de dirhams, en hausse de 9 % par rapport à l’année précédente. La production industrielle, elle, s’est envolée à 842 milliards de dirhams, tandis que la valeur ajoutée du secteur a grimpé de 11 %, signe d’une montée en gamme et d’une compétitivité retrouvée. Mais au-delà des statistiques, c’est un souffle nouveau qui traverse l’industrie marocaine : celui d’une maturité économique assumée et d’une souveraineté industrielle affirmée.

Sous le Haut Patronage du Roi Mohammed VI, la cérémonie d’ouverture a réuni le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch, le ministre de l’Industrie Ryad Mezzour et le président de la CGEM Chakib Alj. Tous ont insisté sur un même mot d’ordre : consolider la marque Maroc. L’ambition n’est plus de produire pour produire, mais de fabriquer mieux, avec des standards qui rivalisent avec les meilleurs au monde.

L’un des moments les plus symboliques a été le lancement officiel du label “Made in Morocco”. Ce label, véritable sceau de qualité, permettra de certifier l’origine et l’excellence des produits industriels marocains. Plus qu’un outil marketing, il se veut un levier stratégique pour renforcer la confiance des consommateurs et conquérir de nouveaux marchés à l’international. Une convention-cadre, signée entre le ministère de l’Industrie, la CGEM, l’IMANOR et le ministère de l’Investissement, scelle la collaboration autour de cette marque nationale.

Cette dynamique s’est accompagnée de nouvelles alliances pour l’avenir. Un avenant au programme “TATWIR – R&D et Innovation” a été signé, prolongeant son action jusqu’en 2028 et intégrant désormais les start-ups et les entreprises du gaming dans le champ d’éligibilité. L’État injectera 900 millions de dirhams supplémentaires pour soutenir la recherche et la créativité industrielle. L’innovation devient ainsi le nerf de la guerre dans une économie où la valeur se crée autant dans les usines que dans les laboratoires.

Dans le même élan, un contrat-programme a été conclu avec le cluster Machinery Tooling & Automation pour développer une filière nationale d’outillage et de fabrication de machines industrielles. Le Maroc, longtemps dépendant des importations dans ce domaine, ambitionne de bâtir une chaîne de production locale capable de rivaliser sur le marché régional.

La JNI a également été le théâtre de partenariats stratégiques dans des secteurs clés, comme la fabrication locale d’intrants pharmaceutiques ou le développement d’une plateforme d’essais pour l’industrie ferroviaire. Ces accords, conclus entre ministères, universités et fédérations industrielles, témoignent d’une vision claire : construire une économie industrielle souveraine et interconnectée, moins exposée aux turbulences mondiales.

Mais au-delà des signatures, des chiffres et des discours, cette édition a aussi donné la parole à des visages. De jeunes entrepreneures et entrepreneurs marocains sont venus raconter leur parcours, leur combat pour innover, créer des emplois et hisser leurs produits sur la scène internationale. Leurs histoires incarnent ce que le “Made in Morocco” devient : un état d’esprit plus qu’une politique publique.

La clôture de la JNI a pris des allures de consécration avec la remise des Trophées de l’Industrie 2025. Mohamed Benaouda (ABA Technology) a été récompensé pour son innovation, tandis que deux femmes, Oumnia El Haid et Yasmina Errguibi, ont reçu le Trophée du Talent industriel. Quant au Trophée de l’industriel de l’année, il est revenu à Abdelmajid Belmekki (Riva Industries), symbole d’un leadership enraciné dans l’excellence.

En filigrane de cette célébration, un message clair s’impose : le Maroc industriel n’est plus un acteur périphérique, mais une force montante, capable d’allier identité, qualité et ambition globale. La JNI 2025 n’a pas seulement salué les succès d’hier ; elle a ouvert la voie à un futur où le “Made in Morocco” sera synonyme de confiance, de durabilité et de fierté nationale.

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