inwi pousse l’accélérateur sur la fibre optique et mobilise tout un écosystème pour transformer le paysage numérique national. Après Marrakech, la Caravane de la Fibre a fait escale à Casablanca, réunissant promoteurs immobiliers, ingénieurs et architectes autour d’un même objectif : généraliser le très haut débit avant la Coupe du Monde 2030 et faire du Maroc un pays à connectivité totale.
L’opérateur veut raccorder trois millions de nouveaux foyers dans les cinq prochaines années. Un chantier ambitieux soutenu par plus de 4,2 milliards de dirhams déjà investis dans les infrastructures passives et par un rythme annuel de huit milliards injectés dans la modernisation du réseau national. Pour inwi, il s’agit moins d’une expansion commerciale que d’un impératif stratégique : réduire la dépendance à l’Internet mobile, qui concentre encore plus de 90 % des connexions, et garantir une qualité de service capable de soutenir l’essor urbain et économique du pays.
Sur le marché immobilier, la fibre est devenue un marqueur de modernité. Les jeunes acheteurs, surtout à Casablanca, privilégient désormais les logements déjà connectés. Les quartiers fibrés prennent de la valeur, les autres stagnent. Mustapha Allali, vice-président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers, insiste sur l’urgence d’intégrer la fibre à tous les niveaux de construction, y compris dans le logement social, pour éviter que la fracture numérique ne devienne une fracture sociale.
Mais sur le terrain, la promesse technologique se heurte encore aux lenteurs administratives. Jihade El Amrani, directeur du pôle Aménagement et Environnement chez Novec, pointe des démarches longues et inégales selon les communes, malgré un cadre légal – la loi 121.12 – censé garantir la liberté de choix des opérateurs. Il plaide pour une harmonisation des procédures et une standardisation technique afin d’éviter les blocages qui retardent la réception des chantiers.
Les architectes, eux, réclament plus de coordination en amont. Karim Sbai, président du Conseil régional de l’Ordre des architectes du Centre, note que la fibre est encore souvent pensée comme un ajout de dernière minute. Il appelle à une intégration dès la conception des bâtiments et salue la convention signée entre inwi et le Conseil de l’Ordre, centrée sur la formation et la montée en compétence des jeunes praticiens.
À l’horizon 2030, la fibre apparaît comme un pilier stratégique, au même titre que les routes ou les stades que le Maroc construira pour accueillir la Coupe du Monde. Les experts misent sur des innovations telles que les micro-tubes et les chambres allégées, capables de réduire jusqu’à 40 % les coûts d’installation par rapport aux anciens réseaux en cuivre. Ces solutions doivent permettre d’étendre rapidement la couverture, alors que près de six millions de foyers sont déjà éligibles à une connexion fixe.
En clôture de la rencontre, inwi a signé deux nouveaux partenariats, avec le Conseil régional de l’Ordre des architectes du Centre et Capset Group, pour renforcer la formation technique et la collaboration entre opérateurs, promoteurs et concepteurs. Le message est clair : la fibre n’est plus une promesse technologique, mais un socle national. Et inwi entend bien en être l’architecte principal.


















































