Tawtik+ dans la tourmente : les notaires ripostent après un piratage massif
Tawtik+ dans la tourmente : les notaires ripostent après un piratage massif

Au petit matin d’un mois de juin, loin des regards, une faille numérique s’est ouverte dans l’un des systèmes les plus sensibles du monde notarial marocain. En quelques clics, des données professionnelles ont quitté leur sanctuaire numérique pour se retrouver exposées sur la toile. Aujourd’hui, l’affaire prend un tournant judiciaire.

Le Conseil national de l’ordre des notaires du Maroc (CNONM) a décidé de saisir la justice, déposant une plainte contre X auprès du procureur général du Roi près la Cour d’appel de Rabat. Les griefs sont lourds :

falsification de documents officiels, atteinte à un système automatisé de traitement de données, diffamation et violation de la vie privée. Autant d’infractions sévèrement réprimées par le Code pénal marocain.

Une attaque qui vise le cœur du métier

La cible n’était pas une banque, ni un réseau social, mais Tawtik+, le système centralisé qui gère les données des notaires du Royaume. Selon les premières investigations, plus de 700 comptes professionnels auraient été impactés par cette intrusion. Les informations dérobées ont été diffusées via une chaîne Telegram baptisée “Jabaroot DZ”, un nom qui circule désormais comme un mot de code dans les milieux de la cybersécurité marocaine.

La Direction générale de la sécurité des systèmes d’information (DGSSI) a confirmé, dès le 6 juin dernier, l’authenticité des données publiées, donnant ainsi un poids supplémentaire à la gravité de l’affaire.

Le bouclier numérique se renforce

Face à ce choc, le CNONM ne s’est pas contenté de la voie judiciaire. L’institution a entamé une série de mesures pour muscler ses défenses numériques. Renforcement des protocoles de sécurité, adoption de nouveaux outils de surveillance et application stricte des recommandations de la DGSSI : tout est mis en œuvre pour éviter qu’un tel incident ne se reproduise.

Dans le monde feutré du notariat, où chaque document scellé engage des patrimoines, des héritages et parfois des vies entières, l’affaire Tawtik+ agit comme un électrochoc. Elle rappelle que la confiance, pierre angulaire de la profession, ne tient plus seulement aux signatures et aux sceaux… mais aussi aux pare-feu et aux lignes de code.

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