La scène culturelle marocaine vient de franchir une étape inattendue mais résolument tournée vers l’avenir. Au Musée Mohammed VI d’Art Moderne et Contemporain, la signature d’une convention entre la Fondation nationale des musées, la Fédération royale marocaine des jeux électroniques et la Ligue régionale Rabat-Salé-Kénitra marque le début d’une nouvelle manière d’habiter les espaces muséaux. L’idée n’est plus seulement d’exposer, mais de créer des environnements interactifs où les jeunes publics retrouvent un univers qui leur ressemble.
Cet accord donne le coup d’envoi à l’intégration d’aires dédiées aux jeux vidéo dans plusieurs établissements culturels du Royaume. L’objectif est clair : reconnecter les musées avec une génération qui consomme la culture différemment, en lui proposant un pont naturel entre patrimoine et numérique. L’approche prend acte d’une réalité déjà bien installée : le gaming est devenu un langage culturel mondial, un mode d’expression et un secteur économique à part entière.
L’initiative s’inscrit dans un mouvement plus large impulsé par la stratégie Maroc Digital 2030, qui ambitionne de faire du Royaume un hub régional du numérique. Les musées, longtemps considérés comme des espaces statiques, deviennent ainsi des terrains d’expérimentation où les technologies interactives trouveront place pour susciter de nouveaux usages. La démarche vise également à renforcer l’inclusion digitale, en offrant un accès facilité à des outils numériques au sein d’institutions culturelles souvent perçues comme élitistes ou distantes.
Lancée en 2024, la stratégie nationale sert de cadre à ce rapprochement inédit entre culture et innovation. Elle porte une vision où les institutions publiques doivent évoluer pour accompagner l’essor d’un écosystème technologique marocain dynamique et créatif. L’arrivée du gaming dans les musées s’inscrit dans cette volonté d’ouvrir la culture à des formes d’expression contemporaines tout en attirant un public plus jeune.
En matérialisant l’alliance entre patrimoine et jeux vidéo, le Maroc fait un pas vers une nouvelle conception de la médiation culturelle, plus immersive, plus participative et mieux adaptée aux attentes du public de demain.





















































