Dès l’ouverture du premier Africa EV Mobility Expo, l’ambiance à Casablanca traduisait l’accélération d’un mouvement déjà engagé : celui d’un continent qui veut passer à la vitesse supérieure en matière de transport propre. Les allées du salon ont réuni constructeurs, fabricants de batteries, spécialistes de la recharge et acteurs de la mobilité intelligente, venus exposer ce qui se fait de plus récent dans l’électrique. Une rencontre qui dépasse la simple présentation de technologies : elle reflète la volonté de bâtir une industrie cohérente, intégrée et tournée vers l’avenir.
Sur scène, le message du ministre de l’Industrie et du Commerce a été limpide. En rappelant la profondeur du partenariat entre Rabat et Pékin, il a insisté sur un fait rarement souligné : l’essor du secteur automobile marocain doit beaucoup à l’expertise industrielle chinoise, notamment dans les chaînes de valeur liées aux batteries. Cette coopération, entamée il y a près d’une décennie, porte aujourd’hui ses fruits. Les volumes de production atteignent des niveaux rarement égalés sur le continent, tandis que le marché interne s’apprête à franchir le cap des 200 000 véhicules vendus en une seule année.
Dans les discussions qui ont suivi, l’accent a été mis sur un autre enjeu : la nécessité d’une vision commune entre industriels, investisseurs et décideurs. Les représentants chinois, en particulier ceux du CCPIT Jiangsu, ont présenté une province à la pointe de l’innovation, désireuse de connecter ses ambitions industrielles à la dynamique marocaine. Une logique d’interdépendance assumée, où les forces de chacun — capacité manufacturière d’un côté, géostratégie et stabilité de l’autre — convergent pour structurer une coopération à grande échelle.
Cette approche s’inscrit dans un contexte plus large : celui d’un monde où la transition énergétique ne peut se faire sans alliances solides. Pour les intervenants, la mobilité électrique est autant un défi industriel qu’un levier de souveraineté technologique. Et à ce jeu-là, le Maroc avance des arguments réels : un environnement d’investissement fiable, une stratégie claire dans les énergies renouvelables, et un positionnement géographique qui ouvre naturellement vers l’Europe comme vers l’Afrique.
Avec cette première édition, le Royaume ne se contente pas d’accueillir un salon de plus. Il installe Casablanca comme plateforme africaine de référence pour débattre, tester et imaginer les solutions électriques de demain. Une manière d’affirmer que la mobilité durable ne sera pas seulement importée : elle sera pensée, développée et produite en Afrique, avec le Maroc en éclaireur.
