Medusa : le câble sous-marin reliant Nador à Marseille
Medusa : le câble sous-marin reliant Nador à Marseille

Le câble Medusa franchit aujourd’hui une étape majeure. Déployé par AFR-IX Telecom, ce projet de 342 millions d’euros s’apprête à transformer les communications entre l’Europe et l’Afrique. Mercredi 8 octobre, le câble a été officiellement atterri à Marseille, plaçant la cité phocéenne au cœur d’un réseau qui ambitionne de redessiner la cartographie numérique méditerranéenne.

Ce premier segment reliera Marseille à Bizerte en Tunisie et à Nador au Maroc, avec une mise en place progressive entre fin octobre et décembre 2025. Au total, Medusa comprendra plus de 8.700 km de câbles sous-marins et 19 points d’atterrissement, avec pour ambition de connecter l’Europe du Sud à l’Afrique du Nord, puis, à terme, à l’Afrique subsaharienne. Le déploiement complet s’étendra tout au long de l’année 2026, jetant les bases d’une infrastructure stratégique capable de supporter un trafic massif de données.

L’ampleur de Medusa dépasse largement le seul aspect technique. Ce réseau sous-marin vise à répondre à une double ambition : renforcer la capacité de transmission entre continents et démocratiser l’accès à un internet haut débit. Chaque segment sera doté de jusqu’à 24 paires de fibres, permettant une capacité cumulée pouvant atteindre 20 térabits par seconde. Une performance qui promet de réduire significativement les coûts du haut débit mobile et d’ouvrir la voie à de nouvelles innovations numériques.

La vision derrière Medusa s’inscrit dans une logique de développement économique et d’intégration régionale. Norman Albi, directeur général d’AFR-IX Telecom, insiste sur le potentiel de ce projet comme catalyseur de croissance et d’échanges de connaissances à travers la Méditerranée. Pour les acteurs économiques, c’est une opportunité unique : un accès plus fluide aux données, un meilleur maillage numérique et une réduction des barrières technologiques.

L’extension du câble vers l’Afrique subsaharienne constitue l’un des piliers stratégiques du projet. Soutenue par un financement de 14,3 millions d’euros de la Commission européenne, cette phase vise à connecter jusqu’à 22 pays, touchant potentiellement des centaines de millions de personnes. Le Gabon, par exemple, a déjà signé un accord pour un raccordement prévu d’ici 2028. Ce maillage promet de transformer non seulement les infrastructures, mais aussi l’accès à l’éducation, à la santé et aux services numériques dans de vastes régions.

Toutefois, la réussite de Medusa dépendra aussi de la qualité du raccordement interne. Les études soulignent que la capacité des câbles sous-marins ne suffit pas ; il faudra également développer un réseau national et régional de fibres optiques pour transporter cette connectivité au-delà du littoral. Un enjeu qui mobilise autant les gouvernements que les opérateurs privés.

La mise en service prévue début 2026 marque le début d’une nouvelle ère. Medusa ne se résume pas à un câble ; c’est une infrastructure stratégique qui pourrait redéfinir l’économie numérique en Méditerranée et en Afrique. Au-delà de la technique, c’est une vision d’avenir : celle d’un continent mieux connecté, plus compétitif et capable de prendre part pleinement à la révolution digitale mondiale.

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