À Casablanca, dans une zone où les entrepôts modernes côtoient les usines en pleine transformation, un nouvel acteur mondial fait son entrée : igus. L’entreprise allemande, connue pour ses composants en plastiques techniques qui remplacent le métal dans les machines industrielles, vient d’y installer sa filiale marocaine. Discrète dans son approche, mais ambitieuse dans son impact, la marque entend faire plus que vendre des pièces : elle veut changer la façon dont l’industrie marocaine pense le mouvement, la maintenance et la durabilité.
Fondé il y a plus de 60 ans à Cologne, igus a fait de la recherche sur les polymères de haute performance son cœur d’expertise. Ces matériaux, testés par millions chaque année dans ses laboratoires, remplacent aujourd’hui des roulements et paliers métalliques dans des machines du monde entier. Leur promesse : pas de graisse, pas d’entretien, pas d’arrêt imprévu. Un pari qui trouve un écho particulier dans le Maroc industriel, où les sites de production cherchent à concilier performance, propreté et efficacité énergétique.
« Notre objectif n’est pas seulement de fournir des produits, mais de rendre le mouvement industriel plus fluide, plus propre et plus durable », confie Franck Roguier, directeur général d’igus Maroc. Pour lui, cette implantation à Casablanca n’est pas une simple expansion commerciale : c’est une réponse directe à la mutation du tissu industriel marocain, qui se modernise rapidement dans des secteurs aussi divers que les mines, l’agroalimentaire, l’énergie ou la logistique portuaire.
Sur le terrain, igus Maroc mise sur la proximité. L’équipe locale, dirigée par Roguier et Driss Chekkar, entend accompagner les ingénieurs et les techniciens des usines, non seulement en fournissant des composants, mais aussi en proposant du suivi technique, de la maintenance et des formations. Trois formules d’abonnement ont même été créées pour s’adapter aux besoins et budgets des entreprises, de la simple inspection annuelle au service prioritaire 24/7.
Les premières applications marocaines ne se sont pas fait attendre. Dans les ports, les chaînes porte-câbles igus équipent déjà plusieurs installations, notamment à Tanger Med et Agadir, avec un système de capteurs iSense capable de détecter l’usure avant qu’une panne ne survienne. Dans les cimenteries, les paliers autolubrifiants et les câbles résistants à la poussière réduisent drastiquement les arrêts de production. Et dans le solaire, les guidages drylin maintiennent la performance malgré les UV et la chaleur du désert.
L’arrivée d’igus au Maroc ne tient donc pas seulement du symbole. Elle s’inscrit dans un mouvement plus large de réindustrialisation intelligente, où l’innovation et la maintenance prédictive deviennent aussi importantes que la production elle-même. En s’implantant à Casablanca, le groupe allemand semble avoir compris que l’avenir industriel du Royaume se jouera autant dans la fiabilité des composants que dans la vision durable qui les accompagne.
Pour igus, le mouvement n’est pas qu’une affaire de pièces : c’est une philosophie.
