La nuit est tombée sur le Parc de la Ligue Arabe, mais l’énergie, elle, ne faiblit pas. Jeudi soir, Casablanca a retrouvé ce mélange singulier de musique, de foule et de liberté qui transforme un concert en moment collectif. Sur scène, Duke et Soukaina Fahsi ont donné le ton d’une soirée pensée comme un voyage entre rythmes urbains, fusion et héritage musical.
Dès son entrée, Duke impose une dynamique directe. Titres enchaînés, échanges constants avec le public, énergie brute : le lien se crée instantanément. Le public casablancais répond, danse, chante, transformant l’esplanade du Parc de la Ligue Arabe en un espace de communion musicale à ciel ouvert.
Le registre change ensuite, sans que l’intensité ne retombe. Soukaina Fahsi prend possession de la scène avec une présence plus feutrée, mais tout aussi magnétique. Sa prestation oscille entre modernité et racines, entre arrangements contemporains et références aux sonorités traditionnelles. Chaque morceau semble raconter une histoire, portée par une voix maîtrisée et une identité artistique affirmée.
En coulisses, le message est clair : le WeCasablanca Festival entre dans une nouvelle phase. Selon Mohamed Jouahri, directeur général de Casablanca Events & Animation, cette étape met volontairement l’accent sur la fusion musicale et l’esprit gnaoua, avant d’élargir encore le spectre artistique durant le week-end.
La programmation à venir confirme cette volonté d’éclectisme. Techno, musiques populaires, performances live et DJ sets viendront prolonger l’expérience, avec notamment une soirée dédiée à Hajib, avant de laisser place à d’autres formats festifs. Une manière assumée de toucher des publics différents et de faire dialoguer les générations.
Pour les artistes, l’événement dépasse le simple concert. Duke souligne l’enthousiasme d’un public engagé et l’importance de ces scènes ouvertes pour rapprocher les créateurs de leur audience. Soukaina Fahsi, elle, évoque une démarche presque militante : investir les espaces publics, démocratiser l’accès à la culture et rappeler que la création artistique trouve toute sa force dans la rencontre.
Porté par Winter Africa by WeCasablanca, l’événement se poursuivra jusqu’au 17 janvier, avec une programmation étendue mêlant concerts, animations urbaines, gaming, e-sport et rendez-vous familiaux. Point d’orgue à venir : le Festival Amazigh, prévu le 14 janvier 2026, consacré à la célébration du Nouvel An amazigh Yennayer 2976.
À Casablanca, la musique ne se contente plus d’être écoutée. Elle occupe l’espace, rassemble et raconte une ville en mouvement, fidèle à sa diversité et à son effervescence culturelle.


















































