Le poste électrique 400 kV d’Alwafrah, au Koweït, est désormais opérationnel. Sur une superficie de cinq hectares, ce nœud stratégique relie l’Arabie saoudite, le Koweït et l’Irak, assurant un maillage vital pour la stabilité énergétique du Conseil de Coopération du Golfe. Derrière cette infrastructure à 900 millions de dirhams, un acteur marocain : Cegelec. Une réussite qui ne se limite pas à un projet unique mais ouvre la voie à une série de contrats de plusieurs milliards dans la région.
Avec ses équipements de technologie GIS, ses 3,2 kilomètres de jeux de barres isolés au gaz, dix départs 400 kV et quatre réactances de compensation, le poste d’Alwafrah est conçu pour accueillir une puissance de transit de 3 500 MW. Attribué par la GCCIA, l’autorité intergouvernementale en charge de l’interconnexion électrique des pays du Golfe, il symbolise un double enjeu : renforcer l’intégration énergétique régionale et consacrer l’expertise marocaine comme un acteur de confiance dans un secteur hautement stratégique.
Ce succès n’est pas un coup d’essai. Depuis trois décennies, Cegelec Maroc bâtit patiemment son savoir-faire en livrant pour l’ONEE des projets structurants de transport d’énergie, mais aussi en Afrique de l’Ouest, du Bénin à la Guinée, en passant par la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Ces expériences ont forgé une capacité rare : mobiliser rapidement des ingénieurs et techniciens marocains formés en interne, capables de prendre en charge des projets de grande complexité technique.
« Le facteur humain est au cœur de notre stratégie », insiste Abdellah Sabri, directeur général de Cegelec Maroc. Derrière la technicité des chiffres et des équipements, l’entreprise a investi dans la formation et la responsabilisation de plusieurs centaines de profils, constituant une réserve de compétences qui lui permet aujourd’hui de rivaliser sur les marchés les plus exigeants.
Après Alwafrah, la dynamique s’accélère. Cegelec vient d’obtenir un nouveau contrat de près de deux milliards de dirhams pour la réalisation de deux extensions de postes 400 kV stratégiques en Arabie saoudite, ainsi qu’un poste similaire aux Émirats arabes unis. Ces marchés, attribués dans un contexte de demande croissante en infrastructures énergétiques fiables, placent l’ingénierie marocaine au cœur de la transition énergétique du Golfe, où la stabilité des réseaux conditionne autant la sécurité que la croissance économique.
Au-delà des chiffres et des montants, c’est une trajectoire qui se dessine. Celle d’une entreprise qui, en capitalisant sur l’expérience nationale, parvient à exporter son savoir-faire vers les zones où les besoins en infrastructures atteignent des niveaux stratégiques. Pour Cegelec, le Golfe devient un terrain de confirmation : démontrer que l’ingénierie marocaine peut non seulement accompagner le développement énergétique local mais aussi s’imposer comme un partenaire incontournable dans les grands projets internationaux.