Depuis plusieurs jours, une rumeur insistante circule sur certains sites d’information au sujet d’une prétendue notation du système marocain de réglementation des médicaments et des vaccins. Dans les couloirs des institutions de Rabat, cette agitation surprend, car le processus évoqué n’a même pas encore livré ses premières conclusions officielles. Au sein de l’Agence Marocaine du Médicament et des Produits de Santé, c’est la prudence qui domine : l’évaluation internationale pilotée par l’Organisation Mondiale de la Santé demeure en cours, et rien ne permet aujourd’hui d’affirmer qu’un niveau de maturité aurait été attribué au Royaume.
Les spécialistes rappellent pourtant que le dispositif d’examen engagé avec l’OMS suit une méthodologie rigoureuse qui ne laisse aucune place aux interprétations hâtives. Avant d’aboutir à une quelconque classification, l’outil GBT passe par des étapes successives, allant de l’auto-analyse interne aux missions d’experts sur le terrain. Rien n’est validé tant que l’ensemble du cycle n’a pas été mené à son terme, et seule l’Organisation Mondiale de la Santé peut officialiser une décision finale. Une précision essentielle alors que certains médias avancent déjà un niveau ML3, sans appui institutionnel ni publication reconnue.
Les récents travaux menés au Maroc illustrent pourtant une dynamique positive. La mission d’inspection qui s’est déroulée du 8 au 12 décembre 2025 a permis d’observer des progrès concrets dans plusieurs fonctions réglementaires stratégiques. Les équipes de l’OMS ont pris connaissance d’éléments de preuve actualisés, compilés dans le cadre du programme de modernisation engagé depuis plusieurs années. Mais ces constats, aussi encourageants soient-ils, ne constituent en aucun cas une conclusion officielle. Ils s’inscrivent simplement dans l’une des phases préparatoires du processus, nécessitant encore des analyses, des vérifications et une validation finale.
Face au bruit médiatique, l’Agence insiste sur la nécessité de préserver la crédibilité de cette démarche. Les fuites non vérifiées risquent d’alimenter des malentendus auprès du public et d’affaiblir les efforts structurels entrepris dans un secteur aussi sensible que celui des produits de santé. L’AMMPS rappelle son engagement à renforcer durablement le système national de régulation, à maintenir un dialogue soutenu avec l’OMS et à fonder toute communication publique sur des données validées. Une fois l’évaluation entièrement finalisée, les résultats seront transmis de manière transparente via les canaux officiels, loin des spéculations et dans le respect de l’intérêt général.


















































